Valoriser la ressource en herbe
Organiser la diversité des prairies : les typologies
La diversité des prairies semi-naturelles est une richesse pour les territoires et leur biodiversité. Cependant, la variété des prairies existante peut être ressentie comme un obstacle à l’utilisation de cette ressource fourragère de par la multitude de types rencontrés et le sentiment de mal en appréhender le potentiel. Pour mieux caractériser et structurer cette diversité et la rendre lisible pour les acteurs de l’élevage, il est nécessaire de disposer de références fiables et synthétiques. Un des enjeux de l’axe 1 de l’I-site Cap 20-25 est d’accompagner la transition des systèmes d’élevage, en particulier de montagne, vers des modes de production plus durables et basés sur la ressource en herbe.
Les typologies sont des outils qui permettent d’organiser les connaissances en les regroupant selon des thèmes d’intérêt pour les utilisateurs. Cette structuration contribue à l’apprentissage collectif. Les typologies sont également des outils de gestion pour le développement agricole car elles permettent de se saisir de la diversité existante à l’échelle du territoire étudié. Elles constituent un cadre de référence pour raisonner la gamme des valeurs d’usage agricole possibles et en tirer des éléments de recommandation pour l’utilisation, l’entretien, l’amélioration ou la plus forte valorisation des prairies.
Une démarche associant botanique et agronomie
Depuis une dizaine d’années, un collectif de chercheurs, botanistes, conseillers agricoles, animateur de filière développe une démarche de co-construction associant des approches botaniques et agronomiques pour caractériser la diversité des prairies à l’échelle du Massif central, en évaluer les performances et identifier leurs potentiels.
La « typologie multifonctionnelle des prairies du Massif central » permet d’identifier près de 70 types prairiaux majeurs selon une clé de détermination basée sur des critères simples de milieu (altitude, fertilité, humidité) et de pratiques (fauche, pâture). De plus, la mise en relation des pratiques et des conditions de milieu avec la caractérisation des végétations, permet dans une large gamme de situations de caractériser les services résultant du fonctionnement de ces écosystèmes et d’envisager des trajectoires d’évolution de la végétation sous l’effet de la gestion.