La gestion peut favoriser la biodiversité

L’hétérogénéité de la végétation favorise la diversité prairiale

La juxtaposition de zones de morphologie différente dans une parcelle construit une diversité d’habitats. Cela est propice à la diversité végétale et animale, en permettant la coexistence d’un plus grand nombre de stratégies d’espèces (théorie de la différenciation des niches écologiques). Le pâturage, du fait d’une utilisation non homogène de l’espace par l’animal, construit une hétérogénéité structurale, qui s’organise dans l’espace en une juxtaposition d’habitats différents. Cela résulte de l’interaction entre des processus de sélection alimentaire des animaux et des croissances différenciées de la végétation. C’est un processus dynamique qui s’explique par le développement phénologique de la végétation et l’évolution de la valeur nutritive (digestibilité, teneur en azote) de l’herbe au cours de la saison de croissance.

Zones rases et zones hautes : deux fonctionnements très différents

Dans les zones les plus fortement exploitées, la pression de pâturage (défoliation et piétinement) sélectionne des espèces à port prostré (plantes en rosettes, espèces stolonifères), dont le fonctionnement favorise une croissance végétative. Dans ces couverts ras, coexistent des espèces dont la petite taille limite la quantité de biomasse prélevée par l’animal (stratégie d’évitement), mais également des espèces tolérantes au pâturage. Ces dernières ont une croissance forte qui leur permet de renouveler rapidement la biomasse prélevée par les animaux. Le fourrage est de bonne qualité car les feuilles sont jeunes, très digestibles et riches en azote.

Ces travaux, qui mobilisent les éléments du fonctionnement de la végétation et du comportement alimentaire de l’animal,
permettent de concilier performance animale et biodiversité. Ainsi, la ressource fourragère est valorisée
dans un objectif de durabilité des systèmes d’élevage (Axe 1 de l’I-site Cap 20-25).

Le pâturage est un levier puissant pour maintenir la biodiversité des prairies

Recouvrement des plantes à fleurs Sur des prairies de moyenne montagne, il a été observé qu’un chargement animal faible permet d’augmenter la présence des plantes à fleurs et favorise la densité de papillons par rapport à un chargement fort. Cela provient tout à la fois d’une disponibilité plus forte des ressources (nectar par exemple) mais également de la création d’habitats plus hétérogènes permettant de faire coexister fonction d’abris et ressources.