L'élevage nourrit certains faits sociaux

Publicité chinoise pour les produits laitiers
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Avec la population mondiale qui augmente et qui devient essentiellement urbaine, la demande en produits d’élevage ne cesse d’augmenter. Ces produits sont le signe de la richesse et de la réussite sociale dans les pays émergents. Mais dans le même temps, étant de plus en plus transformés, ils sont difficiles à associer aux animaux dont ils sont issus car la distance s’accroît entre les lieux de production et de consommation. Le lien entre les consommateurs et les éleveurs s’est distendu et les critiques sur les méfaits de l’élevage industriel, ainsi que son impact sur l’environnement et la santé, se répercutent sur tous les types de production sans distinction. Pourtant, l’élevage et les façons de le conduire ont une histoire (voir ) et s’inscrivent dans des rapports économiques, sociaux et culturels tissés de longue date et indissociables des produits qui en découlent. Oublier ces liens, c’est prendre le risque de ne rien comprendre à ce qui se joue entre des éleveurs et leurs animaux et se priver d’un lien au vivant qui a contribué à fonder nos sociétés.

Publicité pour l'arrêt du spécisme Le spécisme postule une hiérarchie entre les espèces, spécialement la supériorité de l’être humain sur les animaux. Le spécisme considère ce critère comme pertinent pour établir les droits qu’on (=l’Homme) doit accorder à cette espèce ou l’égard porté à ses intérêts ; A l’inverse, l’anti-spécisme récuse la notion de hiérarchie entre les espèces animales, donc supériorité de l’espèce humaine sur les animaux. Par extension l’anti-spécisme combat toutes les formes de maltraitance et d’exploitation animales.

L’élevage produit des faits de société

Festif La transhumance, pratique ancestrale du pastoralisme, devient un élément d’identité de la culture et du patrimoine des territoires d’élevage. Ici,affiche annonçant la fête de la transhumance dans un village de l’Aubrac
Sportif L’élevage d’animaux à des fins de pratique sportive (ici le polo) a toujours été un élément important dans les sociétés humaines. Les sports hippiques ne sont qu’une évolution des pratiques équestre du temps où le cheval était un moyen de locomotion ou un instrument de travail ou de puissance (« chevalier »)
Esthétique Les artistes romantiques, puis les impressionnistes et réalistes ont souvent utilisé les paysages champêtres avec des scènes d’élevage pour passer leur perception d’une certaine réalité sublimée. ici Michel Lévy – Boudin Peignant- Musée du Havre
Culturel Les « combats de reines » sont une tradition du Valais en Suisse qui opposent des vaches de race Herens. (« batailles de reines » en Vallée d’Aoste)
Religieux Les animaux ont une place fondamentale dans la spiritualité de certains groupes ethniques (ici cérémonie shan (asie du sud-est) de danse du cerf au début du vingtième siècle)
Publicitaire L’animal symbole d’authenticité et de qualité, mis en scène pour une publicité de bouillon de bœuf

L’élevage n’est pas seulement une technique pour produire des biens et rendre des services. Il intègre des dimensions festives, sportives, esthétiques, culturelles, voire religieuses qui ont contribué à renforcer la cohésion et la vitalité des sociétés d’élevage et dont les empreintes persistent aujourd’hui.

Une société produit des formes d’élevage spécifiques

Le contexte économique mais aussi l’organisation sociale conduisent, pour un même produit, à des formes d’élevage très différentes qui en retour peuvent influencer la société.

En croisant des considérations sociétales et des considérations économiques, il est possible d’identifier les grands types d’élevage actuels

Lorsque le produit arrive dans l’assiette du consommateur, celui-ci peine à savoir comment il a été produit et pourtant, cela pèse énormément sur la qualité du produit, sur son impact social et environnemental et sur la dimension éthique de la production.

Les rapports ont évolué au cours du temps

Rapports entre société et élevage au fil du temps

Ces rapports entre une société et l’élevage ne sont pas figés. Les changements du contexte économique avec une plus ou moins grande ouverture des marchés, l’évolution des techniques de production, de la réglementation, des attentes des consommateurs changent les façons de produire et les façons de les percevoir.