Les pelouses du Massif central
Ces pelouses se rencontrent sur des sols drainants. Ce sont des végétations herbacées vivaces rencontrées sur des coteaux secs et chauds ou des sols moyennement fertiles. Elles sont caractérisées par une végétation herbacée, peu élevée, peu vigoureuse et plus ou moins discontinue avec des plages herbeuses, des zones de sol presque dénudé, des pointements rocheux. On les rencontre sur les pentes plus ou moins escarpées, sur les coulées basaltiques, mais également sur les alluvions sableuses dans les grandes vallées. Elles ont une production de biomasse assez faible, liée au caractère oligotrophe (faible disponibilité en minéraux) du sol.
Toujours riche en espèces végétales souvent discrètes et de petite taille, la végétation des pelouses est adaptée à des conditions de fort ensoleillement, de sécheresse et à des milieux pauvres en nutriments. Très polymorphe, la physionomie des pelouses dépend des espèces végétales qui les composent.
Dans les zones où le substrat est très mince (forte pente, sommet des coulées), les pelouses sont dominées par des espèces végétales annuelles de petite taille et à cycle très court. Ce sont des pelouses pionnières qui restent longtemps très ouvertes. En revanche, si le substrat est plus profond, les pelouses, composées principalement d’espèces vivaces, prennent un aspect plus fermé.
Sur les substrats marno-calcaires, en compagnie notamment du Brachypode rupestre (Brachypodium rupestre), du Brome dressé (Bromopsis erecta) ou de la Koelérie du Valais (Koeleria vallesiana), on rencontre des céraistes (Cerastium plurisp.), divers hélianthèmes [dont l’Hélianthème des Apennins (Helianthemum apenninum)] et un cortège important de petites fabacées [divers trèfles (Trifolium plurisp.) et luzernes (Medicago plurisp.), l’Hippocrépide chevelue (Hippocrepis comosa) ou la rare Trigonelle de Montpellier (Medicago monspeliaca)…] ainsi que de nombreuses espèces d’orchidées patrimoniales [plusieurs ophrys (Ophrys plurisp.), l’Orchis militaire (Orchis militaris), l’exceptionnel Orchis singe (Orchis simia), l’Orchis homme-pendu (Orchis anthropophora)…].
Les cortèges floristiques des pelouses, bien que forts variables selon le type de substrat et l’altitude, renferment des espèces remarquables.
Sur substrat acide, parmi les tapis d’Agrostide commune (Agrostis capillaris), de fétuques (Festuca plurisp.), de Canche flexueuse (Avenella flexuosa), de Luzule champêtre (Luzula campestris), d’Hélianthème commun (Helianthemum nummularium), on observe de petites espèces annuelles comme les spargoutes (Spergula plurisp.), les céraistes (Cerastium plurisp.), les véroniques (Veronica plurisp.), les cotonnières (Filago plurisp. et Logfia plurisp.). Elles renferment souvent des espèces remarquables comme l’Anémone rouge (Anemone rubra) ou l’Orchis sureau (Dactylorhiza sambucina).
Sur les roches volcaniques, selon le pH du sol, se mélangent les cortèges des pelouses des substrats acide et basique. Parmi les espèces remarquables on peut relever le Liseron de Cantabrie (Convolvulus cantabrica), la Scille d’automne (Prospero autumnale) ou la rare Gagée de Bohème (Gagea bohemica) au sommet des coulées.
C’est à l’étage subalpin, parmi les graminées souvent dominées par le Nard raide (Nardus stricta), que les pelouses abritent le plus grand nombre d’espèces remarquables de la flore auvergnate.
Quelques espèces remarquables des pelouses subalpines : le Plantain des Alpes (Plantago alpina), la Jasione d’Auvergne (Jasione crispa subsp. arvernensis), la Raiponce hémisphérique (Phyteuma hemisphaericum), le Trèfle des Alpes (Trifolium alpinum), la Luzule en épi (Luzula spicata), la Tulipe australe (Tulipa sylvestris subsp. australis) ou l’Anémone printanière (Anemone vernalis).
Remerciements à : P.M. Le Henaff et P. Antonnetti du CBNMC et à S. Cordonier du CEN AUVERGNE
Pour en savoir Plus :Carrère et al. (2015) Les grands types de milieux en Auvergne. In la Biodiversité en Auvergne, état de conservation des espèces; Revue d’Auvergne, 615-616 : 81-109.