Les spécificités de l'élevage à l'herbe

Les productions animales sont souvent source de controverses car l’alimentation des animaux comporte une part de végétaux consommables par l’homme. Ainsi, il est courant de lire qu’il faut « 7 kg de céréales pour produire un 1 kg de viande de bœuf ».
Cette réalité cache le fait que l’élevage a aussi la capacité de valoriser de nombreux produits et coproduits végétaux impropres à la consommation par l’homme mais également des fourrages qui proviennent de surfaces peu ou non cultivables.

L’herbe est un bon aliment pour les herbivores !

Les herbivores : bovins, ovins, caprins, équins sont biologiquement programmés pour manger de l’herbe ! L'intensification des systèmes d’élevage a fait oublier cette évidence et il est redevenu nécessaire de démontrer que l’herbe est un aliment complet pour le ruminant. Riche en énergie et en protéines digestibles par les animaux, elle permet d’assurer des niveaux de production intéressants en lait et viande. Une bonne maîtrise des techniques de pâturage ou de conservation est nécessaire pour valoriser cette ressource : développer des élevages à l’herbe performants repose sur une bonne compréhension de l’interaction entre le troupeau et la prairie et dépend des savoir-faire et de la technicité des éleveurs.

L’herbe : la ressource d’un territoire

L’élevage à l’herbe sous-tend de nombreuses activités, en particulier dans les territoires impropres à la culture ou contraignants pour une activité agricole intensive (montagne). Si les contraintes liées à cet environnement sont réelles (conditions climatiques, durée de la période hivernale, isolement géographique), les atouts et les opportunités de l’élevage à l’herbe dans ces territoires sont aussi nombreux : qualité de l’aliment, services liés aux prairies, capacité de stockage du carbone, qualités des produits, complémentarité des territoires, durabilité ....

La gestion de ces surfaces herbagères permet de maintenir une grande biodiversité et de pérenniser de nombreux services environnementaux. L’élevage entretient les paysages, au service de l’écotourisme et du patrimoine national. Il renvoie à des notions de durabilité et d’alimentation saine, grâce aux produits qui en sont issus (lait, fromages, viande) et au mode de gestion appliqué. Il répond aux aspirations sociétales actuelles en matière de productions agricoles durables car il intègre des enjeux environnementaux, sanitaires, sociaux et économiques.