L'élevage, une activité économique intégrée
Les éleveurs s’insèrent dans un ensemble d’activités (la filière d’élevage) qui leur apporte des services, fournit des équipements et des denrées et transforme les produits.
1 emploi direct en élevage génère plus de 3 emplois indirects à temps plein.
L’élevage produit de la richesse qui dépend du type de produit et de sa valorisation
La production étant intégrée dans une filière, le prix final payé par le consommateur intègre toutes les étapes de la transformation et de la mise en marché. Il est bien supérieur à celui payé au producteur.
Les entreprises de transformation orientent la production pour qu’elle réponde mieux aux exigences de qualité et de régularité des produits en jouant sur le prix payé au producteur. Comme l’activité d’élevage rend des services utiles à la société (sécurité alimentaire, entretien des paysages,…) une partie des revenus des éleveurs provient d’aides publiques nationales et européennes.
Vers un ré-ancrage de la production ?
En réaction à la globalisation des échanges et à la standardisation des produits, les consommateurs sont partagés. Ils souhaitent toujours disposer de produits faciles d’accès et bon marché mais sont de plus en plus demandeurs d’une garantie sur la qualité et l’origine des produits et sur un lien avec les producteurs.
- Ce ré-ancrage de la production se manifeste de deux manières complémentaires :
- en associant la qualité des produits à leur zone de production et à un terroir (grâce à des AOP par exemple) ;
- en visant une plus grande proximité producteurs-consommateurs via des circuits de distribution plus courts.
C’est le cas par exemple d’une initiative très originale lancée par trois producteurs de lait du Livradois qui se sont associés pour créer une laiterie artisanale bio qui transforme et distribue localement ses produits.
Les différents acteurs des filières, producteurs mais aussi transformateurs et distributeurs, peuvent participer à garantir aux consommateurs une typicité des produits et des modes de production dans lesquels l’herbe est très présente grâce notamment à des cahiers des charges spécifiques.
C’est le cas par exemple des filières qualité mises en place par la grande distribution qui peut aussi jouer un rôle dans ce processus de ré-ancrage territorial comme l’ont montré V. Baritaux et M. Houdart avec le cas d’une démarche Engagement Qualité Carrefour.
Néanmoins, ce type de stratégie de marque peut aussi inquiéter les acteurs des filières sous signes d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) comme les AOP. En effet, pour l’INAO (organisme en charge de la gestion des SIQO), l’appropriation, par la grande distribution de notions comme celles d’origine ou de qualité, peut créer chez les consommateurs de la confusion entre des démarches collectives portées par des politiques publiques (AOP, Label Rouge, …) et des démarches privées individuelles que sont les marques de distributeur.
consultez l’article de V. Baritaux et M. Houdart sur l’analyse de la filière qualité d’une laiterie du Livradois productrice de fromages AOP et de l’enseigne Carrefour et l’avis de l’INAO
- Relations fournisseurs-grande distribution dans les filières agroalimentaires. Une analyse de la trajectoire d'une démarche filère qualité
- Re-territorialisation des systèmes alimentaires et rôle des distributeurs dans l'hybridation des modèles
- Origine et qualité : l'INAO part en guerre contre Carrefour
- Les crémiers et le local
- Les crémiers - fromagers
Les collectivités territoriales qui soutiennent le développement des filières locales, dans le cadre notamment de politiques alimentaires territorialisées, peuvent aussi participer à ce mouvement de territorialisation de l’élevage comme c’est souvent le cas dans le Massif central.