L'élevage dans son environnement
L’élevage agit sur la flore
Parce que les herbivores se nourrissent de végétaux, l’activité d’élevage a une action très forte sur la végétation qui est renforcée par certaines pratiques (feu pastoral, gyrobroyage, fertilisation, surpâturage…). Lire l'article de Pascal Carrère (Université Clermont Auvergne, INRA, VetAgro Sup, UMR Ecosystème Prairial, F-63000 Clermont-Ferrand, France)
L’élevage induit une faune spécifique
L’élevage joue aussi un rôle non négligeable vis-à-vis d’un grand nombre d’espèces animales. Les déjections animales attirent les espèces d’insectes coprophages comme
la flore prairiale attire les papillons. À leur tour, ces insectes servent de ressource alimentaire à de nombreuses autres espèces (chauve-souris, oiseaux, …).
Ainsi se constitue un réseau trophique très riche.
À l’opposé, la généralisation de certains traitements sanitaires comme les vermifuges est à l’origine d’une réduction des insectes liés à l’élevage et de l’avifaune associée tout comme les antibiotiques détruisent les micro-organismes.
Les animaux d’élevage à l’herbe entrent en concurrence avec d’autres mammifères
Les herbages attirent aussi d’autres espèces (grands ongulés dans les estives et parcours de montagne, rongeurs dans les prairies productives,
sangliers à proximité des massifs forestiers…). Cette concurrence peut avoir un impact très fort sur la production en cas de pullulation ou poser des problèmes sanitaires.
Voici un exemple d'interaction faune sauvage - faune domestique
L’élevage fabrique des paysages spécifiques
L’usage, le mode de conduite et les pratiques agronomiques des prairies ont un impact très fort sur leur aspect (morphologie, couleur, diversité floristique). Si tous les agriculteurs d’une petite région appliquent les mêmes pratiques sur les mêmes milieux, cela produit des paysages «typiques». La diversité des modes d’élevage est en partie à l’origine de la diversité des paysages français.
Certains systèmes d’élevage sont ainsi à l’origine de paysages remarquables inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (Gavarnie-Mont Perdu, Laponia, …).
L’ équilibre entre élevage et paysage est fragile. Tout changement de système entraîne un changement de paysage (arrêt de la transhumance et reforestation).
Si on veut préserver un paysage produit par l’élevage, il faut faire en sorte que cette activité se maintienne voire se développe.