Des impacts positifs sur le bien-être des êtres vivants

Les services écosystémiques qui ont un effet positif sur le bien-être des populations humaines en contribuant à la régulation des grands flux de l’écosystème et en limitant les risques naturels sont appelés services de régulation. Leur impact est fort sur la santé et la sécurité des personnes et des êtres vivants. Ils touchent aussi la régulation du climat, des crues ou de la limitation de l’érosion.

Réguler les crues et la qualité de l’eau

Les haies en ralentissant le flux de ruissellement favorise la pénétration de l’eau dans le sol et permettent ainsi de réguler les crues Les carabes sont des auxiliaires précieux pour réguler les populations d’insectes ou mollusques herbivores et ainsi protéger les cultures
L’absorption d’eau par les prairies et les infrastructures écologiques associées (haies) permet la régulation des crues lors de fortes précipitations. Les prairies jouent un rôle de filtre biologique (aspect qualitatif) et de zone tampon (aspect quantitatif) en ralentissant le ruissellement et en favorisant l’absorption de l’eau par le sol (jusqu’à la nappe).

Grâce à l’activité microbienne et à la présence de surfaces enherbées riches en humus, les intrants sont « bloqués ou métabolisés », et n’atteignent pas (ou très peu) la rivière ou/et la nappe phréatique.

Réguler les pathogènes et les ravageurs

Les écosystèmes en « bon état de conservation » contribuent activement à la limitation des pathogènes et au développement des espèces invasives, via des mécanismes de compétition ou de prédation. Plus l’écosystème est riche en espèces, moins une espèce exogène aura de facilité à s’implanter.

Réguler le climat (via la réduction du bilan de gaz à effet de serre)

Des dispositifs de mesure des gaz à effet de serre ont permis de montrer les fortes capacités de stockage de carbone dans le sol des prairie (Inra Urep - Inra Herbipôle ; K. Klumyp REI - ICOS)
(Inra Urep - Inra Herbipôle ; K. Klumyp REI - ICOS)
Une prairie permanente a une forte capacité à stocker le carbone du sol. L’écosystème prairial fonctionne comme un puits de carbone, en bloquant le carbone sous une forme stable qui ne peut pas être facilement utilisée par les micro-organismes et limite ainsi le flux de retour vers l’atmosphère. Cette capacité de stockage qui se réalise sur le long terme est influencée par les pratiques de gestion des prairies.
Le dispositif d’observation à long terme ACBB sur le site de Laqueuille permet depuis près de 15 ans d’estimer la contribution des prairies pâturées au stockage du carbone.

Le C atmosphérique (O2) rentre dans la végétation par la photosynthèse (1) ;
une partie retournera vers l’atmosphère via les processus de respiration (2).
Les modes d’exploitation contribueront à exporter ce carbone (3),
et détermineront l’entrée d’une part plus ou moins importante dans le sol.
Si la prairie est la source (4) le C contenu dans la matière organique du sol est libéré. 

La perte de la fonctionnalité des écosystèmes ou leur dégradation va réduire la capacité à générer des services de régulation. Cela peut impliquer des effets négatifs de nature physique (érosion, assèchement, émission de GES), chimique (pollution de l’environnement avec des conséquences (écotoxiques) ou biologique (invasions biologiques, (ré)émergence de maladies), préjudiciables au bien-être des sociétés humaines.