Des bénéfices immatériels : des services à caractère social et culturel
Les avantages non matériels que les populations tirent des écosystèmes sont appelés « services culturels ». En effet les « valeurs de la nature » ne sont pas exclusivement liées à la satisfaction d’intérêts immédiats via la production de biens. Les services à caractère social et culturel concernent notamment l'inspiration esthétique, l'identité culturelle, le sentiment d'appartenance ou l'expérience spirituelle liés aux écosystèmes. Classiquement, les activités touristiques et les loisirs entrent aussi dans cette catégorie.
Très tôt dans l’histoire, les écosystèmes, en tant qu’élément de leur cadre de vie, ont influencé le développement psychique des humains. Les premiers groupes humains ne dessinaient-ils pas des animaux et des plantes sur les murs des cavernes, annonçant par là-même les prémices de la spiritualité et de la religion ?
Par le lien étroit qu’il entretient entre activités humaines et écosystèmes, l’élevage génère de nombreux services culturels souvent peu ou mal pris en compte.
Loisirs et santé mentale et physique

Les loisirs pratiqués dans la nature, par exemple la marche ou bien les jeux sportifs, jouent un rôle important dans le maintien de la
santé mentale et
physique.
À ce titre, les herbages sont idéaux pour les activités de plein air, par exemple la randonnée, l’équitation.
Les pratiques d’élevage, souvent extensives, en entretenant de vastes espaces ouverts contribuent à la satisfaction de ces besoins humains primordiaux.
Écotourisme

Les milieux à forte naturalité attirent de plus en plus de personnes.
Ce service écosystémique culturel est à la fois bénéfique,
s’agissant des visiteurs, et lucratif, s’agissant des prestataires de services de tourisme vert, et donc en cela générateur d’une ressource
qui permet dans certains cas le maintien d’une activité agricole durable (équilibre économique, environnemental et sociétal).
Dans les zones de moyenne montagne, les activités d’élevage ont généré des paysages porteur d’une forte identité patrimoniale.
Il est important de se rappeler qu’ils sont le fruit d’une évolution conjointe de la nature et d’un pâturage peu intensif.
Conscience scientifique et inspiration esthétique

Les animaux, les plantes et les écosystèmes sont une source d’inspiration essentielle dans l’art et la culture de nombreuses civilisations.
Ils peuvent être également source d’inspiration pour la science qui s’interroge sur les propriétés des êtres vivant, leur capacité à survivre ou
leurs adaptations comportementales.
Certains systèmes agropastoraux ont contribué à la conservation et l’adaptation d’une biodiversité importante et également
à l’apparition de systèmes de connaissances autochtones.
Ils ont également modelé le bâti et les infrastructures agroécologiques : haies des bocages, murets de pierre, burons etc…

Expérience spirituelle et sentiment d’appartenance

Le patrimoine naturel, la filiation spirituelle, les connaissances traditionnelles et les coutumes qui y sont associées participent tous du sentiment
d’appartenance.
Les activités pastorales sont souvent à l’origine de traditions qui ont profondément marqué les cultures :
fêtes de la transhumance ou de l’estive,
concours agricoles, montées à l’alpage.
Elles sont à l’origine d’une gastronomie à base de produits du terroir avec, par exemple, l’émergence des AOP fromagères.
